Images de musiciens et idées utopiques dans les oeuvres de George Sand (résumé)
A l'époque romantique, alors que l'on se mettait à s'intéresser non seulement aux Etats-nations, mais aussi à l'origine de chaque nation ainsi qu'aux caractères spécifiques de chaque région d'Europe, l'on attendait, plus que jamais, de la musique, qu'elle soit "langue universelle".
Nous examinerons tout d'abord la "force" de la musique décrite dans La Dernière Aldini, Les Sept Cordes de la Lyre, Consuelo et La Comtesse de Rudolstadt, ouvrages de George Sand où la musique joue un rôle plus qu'important. Ensuite, nous étudierons les images du musicien idéal qui y est recherché, ainsi que l'idée de société nouvelle, utopie chère à l'auteur. Enfin, nous réfléchirons sur certains rôles que peuvent jouer les musiciens ou les artistes dans cette nouvelle société et sur le chemin qui y conduit. Pour cela nous nous référerons à des écrits des saint-simoniens, de Félicité de Lamennais, de Pierre Leroux, qui eurent une grande influence sur la Sand de l'époque.
Dans les ouvrages sandiens cités ci-dessus, les musiciens de génie, en franchissant les frontières, répandent partout un message de "progrès". Quant à Sand, c'est en 1836 et par l'intermédiaire de Leroux qu'elle devint adepte de la confiance dans le progrès, ou plutôt, du culte du "progrès continu". Elle se reconnaissait alors en tant que missionnaire de "l'évangile" de Leroux. L'on peut noter, dans les ouvrages de Sand dans les années 1830 et 1840, la "perfectibilité" non seulement de l'homme, mais aussi celle du genre humain et de la société humaine, au côté d'un concept de progrès continu éternel permettant d'atteindre le Parfait. C'est la base de l'idée utopique de nouvelle société que les musiciens en action (comme Consuelo, Albert et Lélio) voulaient propager à travers le monde.
L'enthousiasme suscité par la révolution de 1848, les angoisses et les déceptions qui lui ont succédé ont jeté des voiles d'ombres sur la vie et les ouvrages de Sand. L'utopie grandiose rêvée par Albert, Consuelo et les Invisibles se rétrécit alors au petit état germanique de Maître Favilla, ainsi qu'au petit village de pêcheurs dans Mademoiselle Merquem, et se trouve réduit au "bonheur du foyer" dans Les Dames Vertes. Quant aux musiciens, on voit, après les artistes libres et gais comme Lélio et Consuelo, apparaître maître Favilla, demi-fou, et José revêche et sombre (Les Maîtres sonneurs). Cependant, même si l'étendue de cette utopie varia, Sand continua à la décrire dans ses ouvrages, et ses musiciens n'eurent de cesse de poursuivre, à leur manière, la beauté idéale, but de tous les arts.
A l'époque romantique, alors que l'on se mettait à s'intéresser non seulement aux Etats-nations, mais aussi à l'origine de chaque nation ainsi qu'aux caractères spécifiques de chaque région d'Europe, l'on attendait, plus que jamais, de la musique, qu'elle soit "langue universelle".
Nous examinerons tout d'abord la "force" de la musique décrite dans La Dernière Aldini, Les Sept Cordes de la Lyre, Consuelo et La Comtesse de Rudolstadt, ouvrages de George Sand où la musique joue un rôle plus qu'important. Ensuite, nous étudierons les images du musicien idéal qui y est recherché, ainsi que l'idée de société nouvelle, utopie chère à l'auteur. Enfin, nous réfléchirons sur certains rôles que peuvent jouer les musiciens ou les artistes dans cette nouvelle société et sur le chemin qui y conduit. Pour cela nous nous référerons à des écrits des saint-simoniens, de Félicité de Lamennais, de Pierre Leroux, qui eurent une grande influence sur la Sand de l'époque.
Dans les ouvrages sandiens cités ci-dessus, les musiciens de génie, en franchissant les frontières, répandent partout un message de "progrès". Quant à Sand, c'est en 1836 et par l'intermédiaire de Leroux qu'elle devint adepte de la confiance dans le progrès, ou plutôt, du culte du "progrès continu". Elle se reconnaissait alors en tant que missionnaire de "l'évangile" de Leroux. L'on peut noter, dans les ouvrages de Sand dans les années 1830 et 1840, la "perfectibilité" non seulement de l'homme, mais aussi celle du genre humain et de la société humaine, au côté d'un concept de progrès continu éternel permettant d'atteindre le Parfait. C'est la base de l'idée utopique de nouvelle société que les musiciens en action (comme Consuelo, Albert et Lélio) voulaient propager à travers le monde.
L'enthousiasme suscité par la révolution de 1848, les angoisses et les déceptions qui lui ont succédé ont jeté des voiles d'ombres sur la vie et les ouvrages de Sand. L'utopie grandiose rêvée par Albert, Consuelo et les Invisibles se rétrécit alors au petit état germanique de Maître Favilla, ainsi qu'au petit village de pêcheurs dans Mademoiselle Merquem, et se trouve réduit au "bonheur du foyer" dans Les Dames Vertes. Quant aux musiciens, on voit, après les artistes libres et gais comme Lélio et Consuelo, apparaître maître Favilla, demi-fou, et José revêche et sombre (Les Maîtres sonneurs). Cependant, même si l'étendue de cette utopie varia, Sand continua à la décrire dans ses ouvrages, et ses musiciens n'eurent de cesse de poursuivre, à leur manière, la beauté idéale, but de tous les arts.