George Sand reçut une éducation pour jeunes filles de bonnes familles durant deux ans dans un couvent parisien, avant d'avoir à la campagne un précepteur qui, lui, l'éduqua plutôt comme un garçon de bonnes familles. Après être devenue célèbre comme romancière vêtue en homme, elle réfléchit beaucoup sur les deux types d'éducation qu'elle avait reçus. En même temps, Sand s'occupa avec zèle de son fils et de sa fille. Ses correspondances nous montrent, par exemple, toutes les recherches qu'elle effectuait avant de choisir un précepteur ou une école.
Dans son oeuvre, l'éducation, et surtout celle des jeunes filles, semble être le topique traité le plus souvent, après l'amour et le mariage. Dans cet article, nous avons à travers un roman dialogué de Sand, Gabriel (1839), étudié comment se reflétait l'idée sandienne de l'époque sur l'éducation, ainsi que l'évolution de ses idées entre 1839 et 1868. Plus concrètement, après avoir regroupé et analysé ce qui avait déjà été dit d'important sur ce roman, nous avons examiné « l'éducation mâle et misogyne » donnée à Gabriel. Puis, nous avons approfondi le thème « Gabriel en tant qu'ange ou le troisième sexe», en le comparant avec Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier, roman publié à la même époque. Enfin, nous avons, à travers Mademoiselle Merquem (roman de 1868), regardé de plus près l'idée sandienne des années 1860 sur l'éducation idéale pour les jeunes filles.